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 Le mendiant, le lutin et le dragon

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scribouilleur
Doux Rêveur
scribouilleur


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Le mendiant, le lutin et le dragon Empty
MessageSujet: Le mendiant, le lutin et le dragon   Le mendiant, le lutin et le dragon Icon_minitimeMer 25 Oct - 4:23

Dédicacé toute particulière à la muse qui a su m'inspirer cette histoire. Ce fut un bonheur pour moi de la lui inventer, avec son aide interactive, pour l'accompagner dans sa quête du sommeil. Je pense que la version écrite perd un peu de son charme, mais j'espère qu'elle saura vous plaire malgré tout.


Il était une fois, dans une petite ville tranquille sur le bord de la mer, un mendiant du nom de Samuel. Ce mendiant avait toujours vécu ainsi, arpentant les rues à la recherche de nourriture depuis son plus jeune âge, après la disparition de ses parents. Bien que sa vie ne fut pas des plus agréables, il avait appris à l'accepter et ne cherchait plus à changer sa condition. Vivre simplement lui plaisait.

La région était paisible. Il n'y avait pas eut de conflit depuis des années, et les villes et leurs habitants prospéraient. Pourtant, depuis quelques temps Samuel entendait de plus en plus souvent la même rumeur qui courait dans les rues. Un dragon se serait installé dans la région, brûlant les récoltes, attaquant les chevaliers, accumulant les trésors et, surtout, dévorant les princesses ! Tout cela, pourtant, ne devait pas changer grand chose à la vie de Samuel. Jusqu'à ce que, un matin...

L'été battait son plein. Les journées étaient chaudes, mais la nuit apportait une douceur des plus agréables, qui permettait à Samuel de dormir à la belle étoile sans inquiétude. Il pouvait ainsi contempler le ciel pendant des heures, avant de s'endormir, et c'était également le ciel qui le saluait le premier quand il se réveillait.

Ce matin là, pourtant, en ouvrant les yeux, ce ne fut pas le ciel qu'il vit, mais un gros nez, qui ressemblait plus à une racine de gingembre poilue qu'à un orifice nasale. Une grosse verrue venait compléter le grotesque de l'appendice. Il put également voir une paire de lèvres craquelées et gercées, une barbe mal rasée, et deux gros yeux ronds surmontés par une forêt de sourcils noirs et drus. Samuel, avec ses cheveux mal coupés en sans cesse en désordre, la crasse sur son visage qu'il ne nettoyait que rarement, et sa barbe sombre et jamais entretenue, n'était assurément pas un parangon de beauté, du moins tant que l'on n'avait pu le comparer à la créature qui le fixait de si prêt. Il réussi toutefois à s'asseoir, pour réaliser que dans cette position, il faisait la même taille que le lutin qui se tenait devant lui.

- Bonjour Samuel.
- Vous... vous connaissez mon nom ?
- Bien sûr ! Je sais tout de toi. Cela fait longtemps que je te cherche maintenant !
- Moi ? mais pourquoi donc me cherchez vous ? Et puis d'abord, qui êtes vous ?
- Je m'appelle Tinabule, et je suis un lutin. Et je te cherche, toi Samuel, car tu es l'Élu !
- L'Élu ? Que voulez-vous dire ?
- Les prophéties, les signes, les légendes, les cartes, le marc de café, les boules de cristal... tout te désigne à un grand destin ! Tu vas faire disparaître le dragon !
- Vos affaires, là, elles doivent se tromper. Parce que mon destin n'est pas très grand.
- Pas encore ! Le meilleur reste à venir ! Tu seras bientôt Samuel Tueur de Dragon !
- J'ai compris, vous êtes fous. Ou saoul. Probablement même les deux !
- Non non non ! J'ai quelque chose pour toi, tu vas voir !

Le lutin fit alors une série de gestes dans l'air, avant de prononcer successivement quelques mots étranges, qui pouvaient assurément passer pour une formule magique aux oreilles de n'importe quel non initié. Il y eut alors un "pouf" et un nuage de fumée, qui se dissipa rapidement, pour laisser place à une magnifique épée.

- Voilà Samuel. Une épée tueuse de dragons, qui t'es destiné. Grâce à elle, tu accompliras ton destin !

Il s'en suivit alors une longue et laborieuse discussion entre Tinabule et Samuel, le premier essayant de convaincre le deuxième d'accepter son destin, et le deuxième essayant d'expliquer au premier que sa situation lui convenait parfaitement. Pourtant, à force d'arguments, ce fut finalement le lutin qui remporta cette joute verbale, et Samuel fini par accepter de partir en quête du dragon. Serin, Tinabule disparu alors dans un grand éclair de lumière, laissant Samuel seul, avec son épée.

Il ne lui fallut pas longtemps pour rassembler ses affaires, vu qu'il n'en avait pas, et se préparer à quitter la ville. Il prit cependant quelques temps pour essayer de situer le dragon grâce aux dernières rumeurs, mais sans trop de succès. Et c'est ainsi que, son épée cachée sous sa cape pour ne pas attirer les regards et les questions, Samuel quitta pour la première fois la ville où il avait passé toute sa vie.

Il marcha longtemps, par monts et par vaux, traversant rivières et forêts, marais et plaines immenses. Cette nouvelle vie de vagabond lui plaisait. Volant sa nourriture dans des vergers, ou dans des fermes isolées. Tout cela lui plaisait tant qu'il lui arrivait parfois d'oublier la mission qui l'avait précipité sur les routes. Il continua à chercher le dragon pendant quelques temps. Malheureusement pour lui, il devait se déplacer à pied, alors qu'un dragon à ses ailes pour voler. Il arrivait donc sans arrêt trop tard, toujours distancé par le dragon, qui n'en finissait plus de brûler, attaquer, accumuler, dévorer.

Un jour, alors qu'il venait juste de voir une ferme récemment brûlée, il se dit qu'il en avait assez. Il se laissa tombé au pied d'un arbre, découragé. Ce destin, il n'en avait pas voulu après tout ! Le plaisir du vagabond réside dans sa liberté à choisir son chemin. Or de liberté, il n'en avait même pas, puisqu'il pourchassait le dragon. Il commençait donc à envisager sérieusement de démissionner de son titre d'Élu, lorsqu'un gros "pouf" le fit sursauter, alors que, dans un nuage de fumée, Tinabule se matérialisa devant lui.

- Et bien voyons, Samuel Tueur de Dragon, quel abattement !
- Je suis Samuel le Suiveur de Dragon, vous voulez dire ! Je suis incapable de le rattraper, et jamais je ne pourrais me battre contre lui dans ces conditions !
- Mais c'est parce que tu ne t'y prends pas de la bonne façon Samuel ! Il faut que tu arrêtes de courir après le dragon.
- C'est justement ce que j'étais en train de penser !
- Non, toi tu pensais baisser les bras. Je vais t'aider.
- Et comment ?
- C'est très simple ! Il y a un vieux proverbe qui dit "si tu ne peux aller à la montagne, alors la montagne viendra à toi".
- Mais je ne veux pas aller à la montagne !
- Ça veut dire que si tu ne peux attraper le dragon, arrange toi pour que ce soit lui qui te retrouve ! Il faut lui tendre un piège.
- Quel genre de piège ?
- Donne lui envie de te retrouver, et à ce moment là, tu pourras te battre contre lui.
- Et on fait ça comment ?
- Les dragons aiment quatre choses : brûler les récoltes, attaquer les chevaliers, accumuler les trésors, et dévorer les princesses.
- Il y a des champs partout, et je n'ai pas d'armure pour être un chevalier. Je n'ai pas d'argent non plus pour faire un trésor qui l'intéresse.
- Alors il ne reste plus que la princesse ! Il faut que tu te trouves une princesse qui te servira d'appât.
- Et où trouve-t'on les princesses ?
- Dans les vieilles tours abandonnées ou dans les plus hautes chambres des donjons. Je vais t'aider, et cette fois je t'accompagne.

Et c'est ainsi que Samuel et Tinabule reprirent leur route. Mais cette fois, ils ne suivaient plus le dragon. Non, cette fois, il cherchait des tours abandonnées, et des châteaux avec des donjons. Malheureusement pour eux, le dragon hantait la région depuis quelques temps maintenant, et il n'y avait plus une seule princesse de disponible à des lieux et des lieux à la ronde. Force leur était de constater qu'il ne s'en sortirait peut être pas si facilement. C'est à ce moment là que Samuel eut une idée.

- Et si nous utilisions une fausse princesse ?

L'idée fut immédiatement adoptée. Il fallut à Samuel beaucoup plus de temps pour faire accepter sa deuxième idée, ainsi que quelques menaces. Il faut dire que le visage de Tinabule avait viré au blanc quand Samuel avait annoncé : "tu seras la fausse princesse".

Ils décidèrent alors de s'installer dans une vieille tour isolée et abandonnée, signe de qualité quand à la princesse que l'on retrouve en ses murs. Cette princesse-ci, toutefois, était différente des autres. Non pas par son habillement, puisqu'elle portait la traditionnelle longue robe fleurie et le nom moins traditionnel long chapeau pointu orné d'une étoile et de rubans, mais du fait de ses 3 pieds de haut, et de son nez gingembreux.

Ils firent bien évidemment très attention à dire tout autour d'eux qu'une nouvelle princesse avait élu domicile dans la tour. Une jeune et jolie princesse. Ils comptaient sur la rumeur pour se répandre à toute vitesse. Puisque Tinabule était désormais la seule princesse (bien que fausse) dans la région, le dragon serait assurément des plus intéressé.

Pour éviter que la créature ne sente le piège, Tinabule alla s'installer sur le balcon au dernier étage de la tour, pendant que Samuel se cachait derrière un buisson, prêt à bondir quand le dragon apparaîtrait. Ce ne fut toutefois pas le dragon qui se fit entendre dans le lointain, mais le "tacaclop tacaclop tacaclop" d'un cheval au galop. Pensant qu'il obtiendrait peut être de l'aide, et persuadé de ne rien risquer grâce à son épée tueuse de dragons, Samuel sorti de sa cachette.

Le grand cheval blanc semblait galoper au ralenti. Sur son dos se tenait un chevalier à l'armure brillante, qui ne souffrait de la moindre imperfection. Il tenait en sa main droite une lance, ornée d'une bannière présentant ses couleurs, que l'on retrouvait également sur son écu à main gauche. Son heaume était attaché à sa selle, permettant à ses longues boucles blondes de voler dans le vent. Quelle ne fut pas la surprise du chevalier en voyant apparaître Samuel, l'épée à la main, couvert d'une vieille cape de voyage percée de nombreux trous dus à l'usure. Il ne lui fallut qu'une brève réflexion pour comprendre que cet homme avait assurément séquestré la princesse en haut de la tour. Ni une, ni deux, il abaissa sa lance, visant la poitrine de Samuel. Celui-ci, surpris, n'eut que le temps de brandir son épée. Mais une épée, même tueuse de dragon, ne peut faire grand chose face à la lance d'un chevalier au galop. Samuel ne comprit cette cruelle vérité que trop tard, quand la lance, le traversant de part en part, vint le clouer contre un arbre.

Fier de sa victoire, le blond chevalier sauta du dos de son cheval, et couru vers la tour, dont il s'empressa de gravir tout les escaliers, pour arriver à l'air libre à son sommet. Quelle ne fut pas sa surprise, quand il vit la princesse qui l'attendait ! Il fut d'autant plus surpris en entendant le "flap flap" lointain, et en voyant une grosse silhouette battant des ailes qui se rapprochait. Le chevalier se prépara immédiatement à combattre, et c'est épée à la main qu'il attendait le dragon quand celui-ci arriva. Un dragon de taille honorable, mais surtout affamé : voilà plus de dix jours qu'il n'avait pu croquer une jeune et jolie princesse. Celle-ci se faisait rares ses temps-ci, et il n'avait pas le goût de jouer avec le chevalier qui le défiait. Il voulait que tout cela se termine vite, et c'est ce qui se passa. Le jet de flamme qu'il cracha sur le chevalier ne dura pas plus d'une demi minute, emplissant l'atmosphère d'une délicieuse odeur de cochon grillé et de métal en fusion.

Ce fut, cette fois, au tour du dragon d'être surpris en voyant la princesse qui l'attendait. Il avait l'habitude de jeune princesse, pure et innocente, fondante sous la bouche, et qui lui laissait un goût sucré sur la langue. Celle-ci, pourtant, semblait soit avariée, soit malade. La faim, pourtant, le força à croquer un bout pour être sûr. Bout qui s'avéra être la tête, et qu'il recracha aussi tôt. De dégoût, le dragon repris son envol en quelques battements d'ailes. De frustration, celui-ci décida de ne plus jamais revenir dans la région. Et, en disparaissant, il vint prouver la véracité de la prophétie.
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plumpaiok
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MessageSujet: Re: Le mendiant, le lutin et le dragon   Le mendiant, le lutin et le dragon Icon_minitimeJeu 26 Oct - 15:19

Pour une improvisation dodo, c'est plutôt sympa.
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Alassea
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Alassea


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MessageSujet: Re: Le mendiant, le lutin et le dragon   Le mendiant, le lutin et le dragon Icon_minitimeLun 30 Oct - 17:04

J'envie les filles qui ont la chance de s'endormir sur d'aussi belles histoires!

Léger, sympathique, simple, apaisant, parfait pour s'endormir! On retourne vraiment en enfance en lisant ton texte Wink Je t'invite à faire plus souvent ce genre d'histoires tu as l'air très à l'aise dans ce style je trouve.

Félicitation pour l'improvisons msieur! Malgré un texte rempli de déjà vu, ça pogne au boute! Razz Et il y a un nombre impressionnant de détails pour une histoire raconter oralement!

Et moi je suis triste tout le monde meurt tout le temps à la fin de tes histoires Crying or Very sad

Ah et je te soupçonne de t'être inspirer du personnage de Tintinabule dans passe-^partout pour ton personnage de lutin!
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scribouilleur
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MessageSujet: Re: Le mendiant, le lutin et le dragon   Le mendiant, le lutin et le dragon Icon_minitimeMar 31 Oct - 2:03

Alassea a écrit:
Et il y a un nombre impressionnant de détails pour une histoire raconter oralement!

il y en avait peut être un peu moins dans la version originellement racontée, quoi que... le récit diffère très légérement de la première version : je suis passé de l'oral à l'écrit, donc le rythme change, et cette fois, je connaissais déjà l'histoire, je savais où je m'en allais.

Oralement, mes descriptions étaient différentes. Moins détaillés, peut être, mais présente quand même : une pause descriptive permet de réfléchir à la suite de l'histoire pour éviter le "bon, et alors heu en fait c'est que bin je sais pas"


Alassea a écrit:
Et moi je suis triste tout le monde meurt tout le temps à la fin de tes histoires Crying or Very sad

c'est même pas vrai !


Alassea a écrit:
Ah et je te soupçonne de t'être inspirer du personnage de Tintinabule dans passe-^partout pour ton personnage de lutin!

Même pas vrai non plus : je n'ai jamais vu passe partout ^^
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Élizabelle
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MessageSujet: Re: Le mendiant, le lutin et le dragon   Le mendiant, le lutin et le dragon Icon_minitimeMar 31 Oct - 11:01

moi je suis contente quand les gens meurent a la fin car justement il y en a pas assez dans les histoires d'avant dodo. moi j'aime quand ça fini bien alors il faut qu'ils meurent! Smile
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MessageSujet: Re: Le mendiant, le lutin et le dragon   Le mendiant, le lutin et le dragon Icon_minitime

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