Par où commencer...
j'aime ton approche, j'aime la façon dont tu as recherché les mots et les images que tu utilises. On voit bien qu'il y a une intention de ta part d'employer le bon mot au bon endroit, pour montrer au lecteur l'image que tu as dans la tête. Et les images que tu montres sont belles, me plaisent, même si j'aurais au moins évité "âme soeur" à la fin. Trop entendu, trop commun, elle vient "salir" ton travail de recherche. Je ferais un peu le même reproche à ton "prends ma main, fermes les yeux". Il me semble que je préférerais la fin suivante :
"Tu es mon refuge et mon semeur de rêves.
Allons nous perdre dans le ciel"Ca n'est pas tout à fait ça non plus, en fait, car la fin tombe trop brusquement de la sorte... enfin, je trouve que ta dernière phrase devrait être retravaillée.
"transe" (5e ligne) me dérange également. Cette fois, parce que tu emploies un mot beaucoup trop concret : "valse d'étoiles frémissantes" est une première image ; "explosion de frissons" en est une deuxième. C'est un peu comme si tu disais "pour ceux qui n'ont pas compris le message, cela veut dire que je suis en transe.
J'aime beaucoup "chevalier noctambule"
Par contre, la suite est un peu lourde, du fait d'une phrase beaucoup trop longue, et surtout qui reste en suspend : "bercée, apaisée, ivre..." okay, tu es tout ça, et alors ? Que fais tu avec tout ça ? Je veux savoir ! J'ai besoin d'une indication supplémentaire : "je meurs" "je m'endors" "je m'envole" "je rigole" "je fais la cuisine". Sinon, j'ai l'impression que ta phrase n'est pas finie.
Et puis je crois que tu te répètes un peu avec ton trois fois mille : mille univers, ce sont des milliards d'histoire et des milliards de lumières... avec cette triple répétition, tu te retrouves avec une phrase à rallonge qui ne s'arrête plus de finir. On se retrouve obligé de reprendre son souffle au milieu, et ça casse la lecture.
"Bercé par le rythne de ton souffle caressant mon cou,
Apaisée par ta chaleur et ivre de tes lèvres
Tes murmures à mon oreilles m'inspirent milles univers" (j'aime beaucoup "sont porteurs de mille histoires" mais une version "sont porteurs de mille univers" me paraît bizarre).
Autre petit problème de rythme selon moi : "sans artifices, sans paroles, sans éclats". On a l'impression que tu martèles tes mots. Sans ça, sans ça, sans ça, sans ça, sans ça..." on s'emporte, pour être soudainement interrompu par un retour à la ligne et un changement de sujet. Je suggérerais simplement l'ajout d'un "et" :
"sans artifice, sans parole et sans éclat"
Le "et" vient informer le lecteur que la liste est finie, et qu'il va passer à autre chose. cela lui donne une indication de lecture utile je pense. Et en passant, si c'est sans artifice, sans parole et sans éclat, y a pas de "s"
Et puis "Abîme irrésistible vers le rêve, évasion éphémère, fenêtre sur tous les horizons voilés" me perturbe également. Un abîme, pour moi, c'est un trou profond, sombre sombre sombre. Oui, des yeux peuvent être des abîmes, pour s'y perdre, s'y abandonner, s'y fondre... mais pas pour y rêver. Du moins il ne me semble pas. Je ne me vois pas vraiment rêver au fond d'un abîme. Pour rêver, il faut s'envoler, et pas plonger... de plus, je vois plus un abîme comme une prison... pas vraiment comme une forme d'évasion. Idem pour la fenêtre : un abîme étant un trou sombre, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne fenêtre sur l'horizon... n'aurais tu pas un autre mot pour remplacer abîme ?
Voilà. Je crois que j'ai fait le tour. Très bon début, je trouve. Ça me plaît bien, et ça me donne envie d'en lire d'autres